- Julie
Acouphènes et stress :
5 conseils de sophrologue pour mieux vivre avec
10% de la population mondiale, souffrent d’acouphènes, un trouble souvent accompagné d’une perte d’audition. Certaines thérapies alternatives peuvent aider à atténuer la perception de ces bruits parasites, qui génèrent du stress au quotidien. Claudine Granger, sophrologue, propose des pistes pour apprendre à mieux vivre avec.
Acouphènes : qu’est-ce que c’est ?
1 adulte sur 10 souffre d’acouphènes, selon les chiffres de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Ces bruits parasites, entendus par les patients (dans une oreille ou dans les deux), sont souvent associés à une perte d’audition, et peuvent avoir été provoqués par un traumatisme sonore ou des pathologies de la sphère ORL (bouchon de cérumen, otite, maladie de Ménière…).
Au quotidien, ces troubles auditifs, et ces bruits, qui diffèrent d’une personne à une autre (sifflements plus ou moins intenses, bourdonnements, sons comparables à celui d’une radio ou d’un marteau…) peuvent affecter la qualité de vie, et être source de stress, voire d’angoisses ou de dépression dans certains cas.
Le principal symptôme des acouphènes est la perception d’un bruit continu ou discontinu, qui peut parfois s’accompagner de :
- Perte d’audition
- Douleurs au niveau des oreilles
- Troubles du sommeil, notamment difficultés d’endormissement
- Fatigue
- Vertiges
- Stress
Stress et acouphènes : les alternatives douces peuvent aider à les réduire
Chaque personne va percevoir les acouphènes de manière différente, et c’est justement cette perception qui va jouer sur le stress et impacter ou non la qualité de vie du patient.
Souvent, à force de percevoir ces bruits parasites à longueur de journée, le cerveau peut avoir tendance à en faire une obsession, le corps et le mental se crispent et les sons perçus deviennent insupportables. Une impression de ne pas s’en sortir, d’être voué à vivre avec toute sa vie, un isolement social, et dans certains cas des signes de dépression ont pu être observés chez les personnes qui souffrent d’acouphènes.
L’état d’esprit de la personne et l’environnement dans lequel elle est, vont avoir un impact direct sur sa perception des bruits : si la personne est anxieuse, sensible émotionnellement, le vécu des acouphènes sera plus difficile.
Le stress va accentuer la perception des acouphènes, d’où l’intérêt de travailler sur la gestion des émotions et l’acceptation du phénomène.
À ce jour, aucun traitement ne permet de soigner définitivement les acouphènes. Mais après avoir consulté un ORL, et une fois que le diagnostic est posé, les médecines douces peuvent aider à mieux vivre avec. Les thérapies cognitives, la sophrologie, la méditation de pleine conscience et l’hypnose peuvent apporter des outils, pour les accepter, les apprivoiser et ainsi diminuer leur perception et gagner en confort au quotidien.
Réaliser un travail sur l’acceptation des acouphènes pour les diminuer
Si la sophrologie et la méditation de pleine conscience, n’assureront jamais la disparition totale des acouphènes, au même titre que les autres thérapies, ces méthodes vont être efficaces pour entamer un travail d’acceptation.
Le simple fait d’accepter ces bruits parasites va les mettre à distance et changer la perception que l’on en a.
Au fil de séances de sophrologie ou de méditation de pleine conscience, guidées au moins au départ par un thérapeute, on va envoyer au cerveau des signaux plus positifs (ceux de l’acceptation), qui vont, petit à petit détourner son attention de ces bruits parasites, pour s'intéresser à autre chose (un son, une activité, un sport...).
Ainsi, les personnes vont continuer à les percevoir, mais apprennent à vivre avec. Certains pourront même dire qu’ils ont disparu ou qu’il faut réellement se concentrer pour les percevoir… Un cheminement à tester, qui a donc déjà fait ses preuves !
Alléger les tensions physiques et mentales
Pour travailler sur la gestion du stress et alléger les tensions aussi bien physiques que mentales, la pratique d’exercices de respiration, de relaxation, au quotidien peut être efficace.
Obligez-vous à prendre des pauses dans la journée, pour vous recentrer sur votre corps, pour porter votre attention ailleurs, cela permet de défocaliser.
Dès que vous en ressentez le besoin, mettez-vous au calme, juste quelques minutes et prenez plusieurs respirations amples, en fermant les yeux si c’est plus confortable pour vous.
Relâchez ensuite les mâchoires, détendez les points de tensions au niveau des maxillaires, relaxez-vous au niveau du visage, puis des épaules, en poursuivant des inspirations et expirations profondes… Cette respiration tranquille, fluide, et ce relâchement au niveau des zones de tension du corps vont réduire les tensions physiques et mentales, et aider à revenir à une certaine stabilité. Un bon moyen de détourner l’attention et mettre à distance les bruits parasites, source de tensions.
Redonner de la place aux 5 sens et au plaisir
Redonner sa place à la notion de plaisir est important. Si les étirements permettent de libérer les tensions et de relâcher certaines zones du corps, redonner de la place aux cinq sens est primordial. En effet, les personnes qui souffrent d’acouphènes, et qui le vivent mal au quotidien, oublient bien souvent qu’il n’y a pas que l’ouïe, et que les autres sens ne doivent pas être négligés.
Ainsi, pratiquer une activité physique, aller dîner au restaurant, ne sont pas incompatibles avec ces troubles de l’audition. Si les patients évitent bien souvent les environnements un peu bruyants, de peur d’amplifier l’intensité des acouphènes, ils risquent à terme de se couper socialement. Il est donc important de travailler sur la notion de plaisir, et de se tourner vers les autres, de continuer à profiter de tout ce qui nous fait du bien.
Au besoin, il est possible de porter des bouchons d’oreilles dans les lieux qui imposent un niveau sonore très intense (boîte de nuit, concert...), qui vont atténuer le niveau sonore et éviter l’agression des oreilles les plus sensibles.
Se tourner vers l’avenir avec optimisme, l’envie de profiter contribue grandement à votre bien-être !
Augmenter sa concentration malgré les acouphènes
Les bruits parasites perçus peuvent détourner l’attention et perturber la concentration. Si vous avez du mal à vous concentrer, pour lire ou pour travailler, et que vous avez le sentiment que ces acouphènes vous empêchent d’être efficace, diffuser un bruit d’eau, de nature. Ces bruits apaisants, proches des effets des bruits blancs sur le corps et le mental, vont masquer en partie les acouphènes et permettre de se concentrer sur autre chose.
La solution SOS contre les bruits parasites
Après une longue journée, ou lorsque vous n’en pouvez plus, que vous êtes tendue, ou que les acouphènes sont trop présents, essayez l’exercice du « Coup de poing karaté ». Très simple à réaliser, ce mouvement, associé à la respiration, va permettre d'évacuer colère et tensions.
Placez-vous debout, les pieds écartés à la largeur du bassin. Prenez conscience de vos pieds sur le sol, les bras sont détendus, le long du corps. Pliez le bras, fermez le poing et préparez-vous à faire un coup de poing. Inspirez profondément, tirez le coude vers l’arrière et expirez en frappant devant vous. Observez ce qui se passe dans votre corps.
Faites la même chose de l’autre bras, puis avec les deux en même temps, et prenez un temps pour observer comme précédemment.
Pour que ce soit encore plus efficace, on peut ajouter une intention et l’imaginer dans sa main (visualiser et se débarrasser des tensions et de la colère que l’on a en soi), avant de projeter le bras à l’horizontale, et ouvrir la main pour imaginer libérer les choses négatives qu’il y a dedans.
Merci à Claudine Granger, sophrologue et hypnopraticienne, membre de l’Association Francophone des Equipes Pluridisciplinaires en Acouphénologie, www.claudine-granger-sophro.com